En quoi la dépendance aux nouveaux outils de communication est-elle dangereuse ?
Le propos n’est pas ici de refuser la technologie et de rejeter les apports majeurs de cette dernière. En mutation constante depuis plus de 15 ans, nous vivons au travers d’elle une révolution bouleversant tous nos paradigmes.
Or, à chaque révolution, l’homme doit savoir faire un état des lieux clair et exhaustif, prendre le recul nécessaire sur les enjeux, les gains et les risques potentiels d’un tel changement.
Comme le disait Albert Camus, « le XXI ème siècle sera spirituel ou ne sera pas ». Or, notre rapport au monde et aux technologies ne semble ne pas lui donner raison, du moins pour ce début de siècle. Pour autant, il n’y a aucune fatalité. Nous en reparlerons.
Pour la 1ère fois, les créations de l’Homme semblent le dépasser. Notre relation avec celles-ci est à la fois inconfortable et intrusive mais indispensable à nos vies.
Mais alors pourquoi cette dépendance ?
1.L’ultra mobilité fait de nos outils et notamment de nos téléphones intelligents une extension de nous-même, un doudou moderne rassurant et égotique. Clairement, notre dépendance répond à des exigences inconscientes consubstantielles à nos besoins fondamentaux et souvent en inadéquation avec nos valeurs.
2.Les applications et réseaux sociaux développés par les sociétés de pointe font appel à des scientifiques spécialisés dans les sciences du comportement individuel et sociétal. Ainsi, tous les paramètres développés pour ces applications répondent à des critères qui conditionnent l’être humain à des comportements addictifs comme pourrait l’être l’addiction aux jeux voire à l’alcool.
3.La dépendance liée à nos téléphones intelligents est aussi confortée par la généralisation et l’identification à l’autre. Quel jugement portons-nous aujourd’hui sur une personne sans téléphone ou qui bénéfice des plus simples fonctions ?
Le rejet, principalement pour les jeunes, est cause de souffrance. L’identification avant d’aliéner, rassure et valorise. Ces pratiques addictives sont donc justifiées par l’effet de masse permettant à chacun de se déculpabiliser d’abus éventuels.
4.L’homme inverse le schéma des réels. Il se réinvente une réalité au travers du prisme de ses rêves virtuels. En effet, les peurs, les craintes, les crises nous poussent à vivre une réalité par procuration, à nous couper du réel. Une nouvelle identité fantasmée, notre avatar du bonheur. Ce monde réinventé et virtuel est un refuge cognitif indispensable pour beaucoup d’entre nous. Comment nous réapproprier le monde réel plus en adéquation avec notre identité propre ?
5.Notre téléphone, au travers de ses applications, nous procure une infinie liberté. Mais de quelle liberté parlons-nous ? Celle de devoir répondre dans l’instant aux sollicitations permanentes ? celle de devoir se jeter sur nos notifications ? celle de ne pouvoir quitter une pièce sans notre téléphone au risque de manquer quelque chose (FOMO – Fear Of Missing Out).
Cette liberté est illusoire, un enfermement, une aliénation. En toute chose, l’Homme doit savoir trouver son équilibre. Croire que nous sommes libres dotés de nos outils modernes nous rassure. La liberté c’est savoir dire non, savoir réapprendre à s’ennuyer, savoir prendre le temps pour soi, savoir se donner le choix, savoir se reconnecter aux autres et à la nature. C’est en somme notre libre arbitre. Quelle liberté fondamentale nous apporte notre téléphone et les réseaux sociaux ?
6.Quelle image aujourd’hui les parents de la génération Y donnent-ils à leurs enfants ? celle d’être aussi cyber dépendant que leur propre descendance. Dans ces conditions, comment leur proposer un cadre clair, rassurant et sécurisant. Les enfants sont intelligents et comprennent que leurs parents ne sont pas légitimes dans ce rôle. Les repères familiaux et sociétaux sont fracturés, laissant ainsi la place potentiellement à d’autres malaises.
Nous vivons dans un environnement où la communication est omniprésente et où la technologie est intrusive et disruptive.
La conscience de notre dépendance est la 1ère étape vers la voie de l’équilibre et de la sagesse technologique. Encore faut-il évaluer notre addiction et diagnostiquer nos abus.
Êtes-vous Nomophobe – No Mobile Phobia – ? ou cyber dépendant… Testez-vous !!
Disons que j’ai un portable qui est à usage professionnel mais je m’en sert pour consulter mes comptes mais je n’ai pas de Facebook tous c’est réseau sociaux pas pour moi merci Olivier très intéressant …..